Les Types de Contrats de Travail au Maroc en 2025 : Ce que Dit la Loi

 


Le paysage juridique des contrats de travail au Maroc est clair et structuré. En 2025, plusieurs types de contrats coexistent, chacun répondant à des objectifs spécifiques — qu’il s’agisse de stabilité, d’insertion, de flexibilité ou d’exigences administratives. Comprendre ces distinctions est essentiel, tant pour les employeurs que pour les salariés ou les jeunes en quête d’expérience.

1. Contrat à Durée Indéterminée (CDI)

Le CDI demeure le contrat le plus stable et le plus répandu. Il n’a pas de date de fin, offrant sécurité et continuité. La rupture requiert un préavis ou une indemnisation conforme au cadre légal .
Par ailleurs, l’article 16 du Code du travail stipule que le contrat est conclu pour durée déterminée ou indéterminée .


2. Contrat à Durée Déterminée (CDD)

Le CDD est destiné aux besoins temporaires (remplacement, projet ponctuel, saisonnalité). Il est limité dans le temps, généralement 12 mois maximum, renouvelable une fois seulement.
Si le contrat excède ces durées ou n’entre pas dans les cas autorisés, il peut être requalifié en CDI.


3. Contrat de Travail Temporaire (Intérim)

L'intérim implique un salarié lié à une agence (ETT) missionnée pour une entreprise utilisatrice, sans lien de subordination direct avec cette dernière. Les droits (rémunération, conditions de travail) y sont similaires à ceux d’un CDI.


4. Contrats d’Insertion et Économiques (ANAPEC, IDMAJ, Tahfiz)

  • ANAPEC / Contrat d’Insertion (CI) : Facilite l’accès à l’emploi des jeunes diplômés, avec exonérations de charges sociales pour l’employeur et prise en charge de certaines contributions par l’État. Souvent transformable en CDI.
  • Programme IDMAJ : Contrat de stage jusqu’à 24 mois, avec salaire entre 1 600 et 6 000 DH/mois, exonérations fiscales et sociales, et prise en charge partielle par l’État.
  • Dispositif TAHFIZ : Pour jeunes entreprises (créées entre 2015 et 2026), recrutement en CDI bénéficiant d’exonération IR (jusqu’à 10 000 DH brut) et de cotisations CNSS et TFP prises en charge jusqu’à 24 mois.

5. Contrat d’Apprentissage

Le contrat d’apprentissage associe formation professionnelle et activité réelle : il est rémunéré (souvent inférieur au SMIG) et offre à l’employeur des avantages fiscaux.


6. Travail à Temps Partiel

Le CDD ou CDI peut être conclu à temps partiel lorsque l’emploi ne nécessite pas les heures standards (44h/sem.). Le salarié bénéficie des droits proportionnels (congés payés, cotisations sociales...).


7. Contrat de Stage

Le stage n’est pas un contrat de travail à proprement parler mais permet aux étudiants et jeunes diplômés d’acquérir une expérience professionnelle. Il est parfois rémunéré, parfois non, selon accord.


8. Contrats des Travailleurs Étrangers

Pour les salariés étrangers, une autorisation de travail (via le portail TAECHIR) est obligatoire.
En mai 2025, une proposition de loi vise à aligner les conditions des salariés étrangers résidents sur celles des citoyens marocains, simplifiant les formalités administratives.


9. Dispositions Transitoires Récentes (2025)

Selon la nouvelle loi de réforme :

  • Les CDD en cours non conformes sont automatiquement convertis en CDI, même si la date de fin n’est pas atteinte, y compris ceux rompus après le 14 mars 2025.
  • L’ancienneté acquise est maintenue si la relation est régulière (pas d’interruption > 1 an) I.
  • La période d’essai intégrée aux contrats antérieurs à l’entrée en vigueur reste valable si elle ne dépasse pas 6 mois.
  • Les salariés impactés par l’interdiction de sous-traitance abusive obtiennent la titularisation, avec prise en compte de leur ancienneté.
  • Les ruptures de CDD entre le 6 mars 2024 et l’entrée en vigueur de la loi entraînent une titularisation si la durée de la relation excède 4 ans, ou une indemnité équivalente à 2 mois de salaire par année d’ancienneté en cas de manquement de l’employeur.

 

10. Les Droits Associés à Chaque Type de Contrat de Travail au Maroc (2025)

La loi marocaine encadre non seulement la nature des contrats de travail, mais aussi les droits fondamentaux des salariés qui en découlent. Même si certains contrats offrent plus de stabilité que d’autres, l’objectif du Code du travail reste la protection du salarié et l’équilibre de la relation employeur-employé.


1. CDI (Contrat à Durée Indéterminée)

  • Stabilité professionnelle : sécurité de l’emploi, pas de limite de temps.
  • Indemnités en cas de licenciement abusif.
  • Droit au préavis selon l’ancienneté.
  • Accès à la couverture CNSS et AMO.
  • Congés payés : 1,5 jour par mois de travail (18 jours/an minimum).
  • Avantages sociaux : primes, évolutions salariales, indemnités de fin de carrière.

2. CDD (Contrat à Durée Déterminée)

  • Droits similaires au CDI (salaire, congés, sécurité sociale).
  • Fin de contrat : droit à indemnité si rupture avant terme sans motif valable.
  • Requalification en CDI : protection du salarié si le CDD est utilisé hors cadre légal.

3. Intérim (Contrat Temporaire)

  • Rémunération équivalente à celle d’un salarié permanent sur poste identique.
  • Droit à la sécurité sociale et couverture médicale via l’agence intérimaire.
  • Congés proportionnels à la durée de mission.
  • Protection contre la discrimination par rapport aux salariés en CDI.

4. Contrats d’Insertion et Économiques (ANAPEC, IDMAJ, Tahfiz)

  • Exonération des charges sociales (prise en charge par l’État).
  • Formation et encadrement pour faciliter l’intégration.
  • Droit à un salaire (même réduit dans certains programmes).
  • Transformation en CDI possible après la période d’insertion.
  • Protection CNSS et AMO selon les dispositifs.

5. Contrat d’Apprentissage

  • Rémunération mensuelle fixée en pourcentage du SMIG selon l’avancement de la formation.
  • Droit à une formation qualifiante reconnue par l’État.
  • Couverture sociale partielle (CNSS, assurance accidents de travail).
  • Certificat de formation à la fin du contrat.

6. Temps Partiel (CDD ou CDI)

  • Droits proportionnels aux heures travaillées : salaire, congés, CNSS.
  • Égalité de traitement avec les salariés à temps plein (pas de discrimination).
  • Possibilité d’accéder aux mêmes avantages sociaux que les employés à temps complet, au prorata.

7. Contrat de Stage

  • Pas un contrat de travail mais certains droits existent :
    • Indemnité de stage (facultative ou obligatoire selon convention).
    • Couverture CNSS si durée > 3 mois (dans certains cas, via l’employeur).
    • Encadrement obligatoire par un maître de stage.
    • Droit à une attestation de stage.

8. Travailleurs Étrangers

  • Égalité de droits avec les travailleurs marocains (salaire, congés, CNSS).
  • Autorisation de travail obligatoire (TAECHIR).
  • Protection contre le licenciement abusif.
  • Réformes 2025 : facilitation des démarches et titularisation possible dans certains cas.

Résumé pratique des droits

  • Tous les salariés (CDI, CDD, intérim, insertion, apprentissage) ont droit à :
    • Un salaire équitable (au moins le SMIG).
    • La sécurité sociale (CNSS, AMO).
    • Congés annuels payés.
    • Un environnement de travail conforme à la loi (santé, sécurité, respect de la dignité).

 

Tableau comparatif des droits selon les types de contrats de travail au Maroc (2025)

Type de contrat

Stabilité de l’emploi

Congés payés

CNSS & AMO

Indemnités / Protection

Particularités

CDI (Contrat à durée indéterminée)

Très stable

Oui (18 jours/an minimum)

Oui

Indemnité en cas de licenciement abusif + préavis obligatoire

Le contrat le plus protecteur pour le salarié

CDD (Contrat à durée déterminée)

Limitée à la durée prévue (max. 12 mois renouvelable une fois)

Oui (au prorata)

Oui

Indemnité si rupture avant terme sans motif légal

Peut être requalifié en CDI si abus

Intérim (Contrat temporaire)

Lié à la mission

Oui (au prorata)

Oui (via agence d’intérim)

Salaire équivalent à un CDI sur poste identique

Flexibilité, mais dépend de l’agence

Insertion / ANAPEC (Idmaj, Tahfiz, etc.)

Variable (souvent 24 mois max)

Oui (au prorata)

Oui (exonérations ou prise en charge par l’État)

Transformation possible en CDI

Encouragement à l’embauche des jeunes

Apprentissage

Durée limitée (formation + pratique)

Oui (réduits)

Partielle (selon convention)

Certificat de formation à la fin

Rémunération < SMIG mais statut formateur

Temps partiel (CDI ou CDD)

Stable si CDI

Oui (au prorata des heures travaillées)

Oui

Droits proportionnels au temps de travail

Pas de discrimination légale avec le temps plein

Stage

Pas de stabilité (durée fixée)

Facultatif

Facultative (selon durée et convention)

Attestation de stage

Expérience formatrice mais pas de statut salarié

Travailleurs étrangers

Stable si CDI / limité si CDD

Oui

Oui (après autorisation TAECHIR)

Égalité de droits avec Marocains

Réformes 2025 pour simplification et titularisation

 

FAQ – Les Contrats de Travail au Maroc en 2025

1. Quels sont les principaux types de contrats de travail au Maroc en 2025 ?

En 2025, le Code du travail marocain distingue principalement le CDI, le CDD, le contrat d’intérim, le contrat d’apprentissage, le contrat à temps partiel, ainsi que des dispositifs spécifiques comme les contrats d’insertion (ANAPEC, Idmaj, Tahfiz). Les stages et les contrats pour travailleurs étrangers ont aussi leurs règles particulières.


2. Quelle est la différence entre un CDI et un CDD au Maroc ?

  • Le CDI (contrat à durée indéterminée) est conclu sans limite de temps, garantissant une plus grande stabilité et des indemnités en cas de licenciement.
  • Le CDD (contrat à durée déterminée) est limité à une durée précise (souvent 12 mois, renouvelable une fois) et ne peut être utilisé que dans des cas bien définis (remplacement, mission temporaire).

3. Est-il possible de transformer un CDD en CDI au Maroc ?

Oui. Si un CDD est conclu en dehors des cas autorisés par la loi ou s’il dépasse les durées légales, il est automatiquement requalifié en CDI. Depuis la réforme de 2025, plusieurs CDD en cours ont même été transformés en CDI par disposition légale.


4. Quels sont les droits d’un salarié en contrat d’insertion via l’ANAPEC ?

Un salarié en contrat d’insertion bénéficie :

  • d’une rémunération (au moins équivalente au SMIG ou définie par le programme),
  • d’une exonération de charges sociales pour l’employeur,
  • d’une prise en charge partielle par l’État (CNSS, TFP),
  • de la possibilité de transformation en CDI à la fin de la période d’insertion.

5. Les travailleurs étrangers ont-ils les mêmes droits que les Marocains ?

Oui. À condition de disposer d’une autorisation de travail (TAECHIR), les étrangers bénéficient des mêmes droits que les Marocains : salaire, congés, couverture sociale et protection contre le licenciement abusif. La réforme de 2025 vise à simplifier encore davantage ces conditions.


6. Quels sont les droits minimaux garantis à tous les salariés, quel que soit le contrat ?

  • Salaire au moins équivalent au SMIG (ou au minimum prévu par la convention collective).
  • Cotisation CNSS et AMO pour la couverture sociale et médicale.
  • Congés payés (18 jours/an minimum pour un temps plein, au prorata sinon).
  • Un environnement de travail sécurisé et respectueux de la dignité.

 

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